Field Music – Open Here

Plus les années passent, plus Field Music pèse de plus en plus sur la scène indie britannique. Souvenez-vous en 2016 quand les frères Brewis (David et Peter) nous ont offert leur album Commontime (chroniqué ici) qui, rétrospectivement, manquait un petit grain de folie en raison de son côté trop sage. Résolument prêts à prendre d’assaut la scène musicale actuelle, les voici de retour deux ans pile après leur dernier effort avec Open Here.

Une fois de plus, Field Music fait appel à leur créativité pour nous impressionner et Open Here ira convoquer la pop britannique des années 1980 où des noms comme XTC et Talking Heads régnaient en maître. Dès lors, le duo art-pop emploie les grands moyens avec des morceaux pop savamment sucrés comme « Time In Joy » qui ouvre le bal avec ses changements de rythme incessants passant des guitares et de percussions poussiéreuses aux cordes frémissantes mais encore la synthpop raffinée de « Count It Up » qui fait écho au Brexit qui a ébranlé non seulement la Grande-Bretagne mais aussi le monde entier.

Il est vrai que Field Music n’a pas vu le monde tourner en leur défaveur comme pour tout le monde. C’est ainsi que leur plume se fait plus incisive qu’à l’accoutumée avec des morceaux se voulant rassembleur à l’image de « Share A Pillow », « Checking On A Message » quelque peu plus pop-rock mais encore « Cameraman » qui traduisent parfaitement le pressentiment de la population actuelle. Pour bien mettre en valeur le côté urgent de leurs textes, les frères Brewis continuent dans leur lancée en matière de pop baroque. Cela fait son effet à différents degrés comme sur « Goodbye To The Country » et « No King No Princess », à un tel point que l’on a l’impression d’entendre Joe Mount de Metronomy sur « Daylight Saying » tellement la ressemblance est frappante.

Il ne manque qu’un très beau finish du nom de « Find A Way To Keep Me » avec son début à la guitare acoustique et au piano avant un feu d’artifice musical flirtant avec la pop baroque des plus grandiloquentes pour que Field Music revienne à un meilleur niveau avec Open Here. En éveillant les consciences et en rendant hommage à la pop cubiste des années 1980, le duo britannique a retrouvé l’originalité qui a longtemps été leur point fort depuis leurs débuts.

Note: 8/10