Soyons sérieux deux minutes: ça remonte à quand la dernière fois que MGMT a mis tout le monde d’accord ? Pour les uns, c’était avec leur premier album Oracular Spectacular paru il y a 10-11 ans pile poil (si l’on se fie aux différents calendriers) où le duo new-yorkais était devenu la « hype » indie pop grâce à des tubes interplanétaires comme « Time To Pretend », « Kids » ou encore « Electric Feel » et pour les autres, c’est juste après leur second album Congratulations en 2010 qui a surpris plus d’un. Mais tout le monde est d’accord concernant leur troisième opus de 2013 qui était un gloubi-blouga sonore incompréhensible pour parler plus gentiment. Nous sommes en 2018 et la question est la suivante: sont-ils en mesure de nous surprendre à nouveau avec leur quatrième album Little Dark Age ?
Fini les expérimentations foutraques totalement foireuses de son prédécesseur, Andrew VanWyngarden et Ben Goldwasser décident de passer aux choses sérieuses. Moins orienté pop psychédélique qu’auparavant, Little Dark Age ira flirter avec les influences des années 1980 en allant flirter avec la new-wave de The Cure notamment sur le morceau-titre dévoilé à la fin de l’année dernière. Et MGMT marche sur cette tendance à travers des morceaux bien animés comme « She Works Out Too Much » mais encore « Me and Michael », « TSLAMP » qui s’attaque à une génération trop connectée à son smartphone et aux réseaux sociaux mais encore le zen et smooth « James » montrant un duo bien requinqué que dans le passé.
Bien sur, les inspirations pop psychédéliques n’ont pas disparu pour autant et s’avèrent bien plus efficaces que dans le passé. Impossible de ne pas se passer en boucle l’excellent titre « When You Die » traitant de la mort et qui a de quoi faire penser au regretté Syd Barrett par ses constructions aussi bien mélodiques que vintage avec une participation plus que bienvenue d’Ariel Pink aux chœurs et à la guitare mais également l’anxiogène « When You’re Small ». Mais pour le reste, MGMT se relève avec la production de Dave Fridmann et avance tête haute avec les intrigants « Days That Got Away » quasi-instrumental incluant la participation du blondinet Connan Mockasin ainsi que de Patrick Wimberley de Chairlift mais aussi « One Thing Left To Try » et « Hand It Over » qui sont plutôt réjouissants.
On aurait à peine y croire mais Little Dark Age est peut-être un des albums les plus réjouissants du duo juste après Congratulations. Faisant le pont entre pop psychédélique, new wave, krautrock, italo-disco et post-tropical, MGMT sonne plus que requinqué et libéré de toutes artifices pseudo-expérimentales et ce malgré quelques légers défauts qui persistent encore par ci par là. Mais pour le reste, Andrew VanWyngarden et Ben Goldwasser marchent dans la bonne direction. Et enfin, j’ai envie de dire !
Note: 8/10