Gontard ! – Tout naît/Tout s’achève dans un disque

Il y a six ans maintenant, Gontard ! fut révélé avec son premier double album du nom de Bagarre Lovesongs et s’est fait rapidement remarquer par son originalité. Après des collaborations pour le collectif non-label parisien La Souterraine par exemple, le musicien originaire de Valence a récidivé avec son second album Repeupler quatre ans plus tard et nous revient en pleine forme avec son troisième disque intitulé Tout naît/Tout s’achève sur un disque.

Mélangeant tous les genres musicaux qui ont nourri sa personnalité et sa musique bien intrigante, Gontard ! continue à puiser son inspiration sur ce troisième opus toujours aussi inspiré et unique avec des morceaux comme « La main tiède de la violence » ou encore les ambiances sixties sucrées de « Singapour » qui contraste avec les sinistres « Fin de concession » et « Notre maison » avec ses cuivres solennels. Ce qui frappe sur Tout naît/Tout s’achève sur un disque, c’est la plume incisive et parfois trop directe du musicien de Valence qui utilise son spoken-word et sa voix fébrile pour illustrer les situations de vie bien trop complexes.

C’est avec des machines, des guitares et des cuivres que l’on a affaire notamment avec les sonorités blues-jazz de « Real Doll » ou encore l’enjoué « Ostalgie » et « Intimidation » où sa plume viscérale fait effet. On peut aussi citer des morceaux comme « Vivres » où il déballe toutes ses pensées négatives et ses opinions les plus noires sur le monde en général mais aussi le dernier morceau-titre aux bases synthétiques et cuivrées qui atteignent son paroxysme. Il ne fait aucun doute que Gontard ! a puisé son inspiration chez Diabologum mais aussi chez le regretté Jean-Luc Le Ténia dont son ombre plane tout au long du disque qui nécessite plusieurs écoutes pour pouvoir accrocher réellement à ce trip sombre et résolument cynique. Tout nait/Tout s’achève sur un disque vous fera broyer du noir à coup sûr, vous voilà prévenus.

Note: 7/10