Halo Maud – Je Suis Une Île

Il aura suffi d’un premier EP nommé Du Pouvoir paru il y a un pile poil (chroniqué ici) pour qu’Halo Maud puisse s’imposer sur la scène indie pop francophone moderne. Et pourtant, Maud Nadal n’est pas une novice dans la matière vu qu’elle est la prestigieuse collaboratrice de Moodoïd et de Melody’s Echo Chamber. Il est temps pour elle de briller un peu plus en solo, la preuve avec son véritable premier album nommé Je Suis Une Île qui paraît sur le prestigieux label britannique Heavenly Recordings, ce qui n’est pas rien pour un artiste francophone.

Avec l’aide du porté disparu Robin Leduc aux manettes, Halo Maud marche sur les pas de son premier EP à savoir un mélange entre pop psychédélique et chanson française vintage résolument insulaire et envoûtant. Et très vite, avec la voix céleste et doucement haute perchée de notre hôtesse, nous voilà transportés dans un univers parallèle et onirique à travers des titres résolument abstraits que sont « Wherever », « Chanceuse » ou encore « Surprise » où elle alterne l’anglais et le français à travers des ambiances défiant l’espace-temps comme jamais. Alors certes, on retrouve les morceaux de l’EP que sont le shoegaze « Du pouvoir/Power » et l’intense « Baptism » qui est dédié à son père qui est pasteur mais en revanche, on se repassera en boucle des ballades psychédéliques à souhait comme « Tu sais comme je suis » où les tics vocaux de Maud Nadal se rapprochent de celles de Björk sur des lignes de basse groovy mais également la plus vocale « Fred » qui est un référence à Fred Frith.

Et c’est dire qu’elle est très bien entourée en plus de Robin Leduc car on retrouve Olivier Marguerit alias O aux claviers, Stéphane Bellity de Ricky Hollywood à la batterie, Vincent Mougel à la basse et Benjamin Gilbert d’Aquaserge à la guitare. Et ce live-band ira transmettre avec brio les interprétations de notre hôtesse notamment sur le très autobiographique « Proche proche proche » qui font corps à corps avec les textures synthétiques mais également la conclusion bien originale du nom de « Des bras » se concluant sur un passage rythmé pour ne pas dire dansant et spatial soutenu par des « Au revoir, à bientôt ! » qui est plutôt une belle façon de clore ce premier opus. Pour ce premier opus, Halo Maud nous attire comme une force magnétique et nous invite à partager ses tranches de vie sur des compositions à mi-chemin entre dream-pop et pop psychédélique à la française qui sont de pure qualité. Prêts à embarquer sur son île détonnant ?

Note: 8.5/10