Air Waves – Warrior

Avec ses deux premiers albums, Air Waves s’est installée paisiblement dans le paysage indie rock depuis maintenant 10 ans aujourd’hui. De son vrai nom Nicole Schneit, on l’avait d’ailleurs laissé avec un second opus Parting Glances en 2015 qui fut pour le moins mémorable et remarquable. Trois ans plus tard, la musicienne de Brooklyn reviendra bousculer les codes avec son successeur tant attendu du nom de Warrior.

Pour bien appuyer ses propos, Air Waves a choisi une photo prise par son père datant du 22 avril 1970 lors de la première journée de la Terre. Ceci illustre bien le propos général de l’album, à savoir un combat perpétuel pour ses droits et pour Nicole Schneit qui se bat en faveur de la communauté queer injustement marginalisée et mise de côté, surtout dans un contexte bien sombre où l’administration Trump prend le pouvoir.

Ceci dit, elle développe son combat au quotidien d’une façon plus douce avec ses sublimes morceaux indie folk-rock privilégiant les synthés que les guitares fuzzy de ses prédécesseurs comme entre autres « Home », « Pieces » ainsi que « Gay Bets ». Elle pourra remercier le génie Jarvis Tarveniere de Woods à la production qui fait une fois de plus des merveilles qui arrive à trouver le compromis entre synthés 80’s et notes de guitare cristallines sur « Tangerine », « Hold On Hope » mais également le plus dépouillé « Thanks ».

D’ailleurs, on peut entendre la voix de Katie von Schleicher sur certains titres comme « Morro Bay » ou celle de Jennifer Moore sur la fragile conclusion « Blue Fire » mais le guest remarquable de cet opus restera Kevin Morby qui chante aux côtés de Nicole Schneit sur le morceau-titre des plus fascinants. Ce qu’on appréciera beaucoup sur ce Warrior, c’est qu’Air Waves arrive à détailler sa lutte au quotidien d’une douceur remarquable tout en choisissant les mots adéquats sur des compositions délicates et raffinées. Une fois de plus, la new-yorkaise tutoie les sommets.

Note: 9/10