Mothers – Render Another Ugly Method

En 2016, Mothers a débarqué de nulle part et nous a publié un des plus beaux disques indie rock de cette année intitulé When You Walk A Long Distance, You Are Tired (chroniqué ici). Le projet mené par la chanteuse et guitariste charismatique Kristine Lepscher nous en a mis plein les oreilles avec ce premier disque touchant et audacieux à la croisée d’Angel Olsen et de Sharon van Etten. Deux ans plus tard, les voici de retour avec leur successeur nommé Render Another Ugly Method.

Le groupe originaire d’Athens réside désormais à Philadelphie et décide d’opter pour un changement drastique pour ce second opus. Mothers viendra s’éloigner de l’indie folk minimaliste et vulnérable des débuts pour aller chercher vers des contrées beaucoup plus post-punk, comme l’atteste des titres comme l’introduction « Beauty Routine » où la voix et la plume bouleversante de Kristine Lepscher font corps à l’instrumentation lancinante mais encore les plus directs « Pink », « Blame Kit » et « Circle Once » rappelant quelque peu Palm mais en moins arty.

Cette nouvelle direction artistique de Mothers ira déranger plus d’un, c’est sûr mais le quatuor s’en sort plutôt bien avec des moments plus denses comme « Baptist Trauma » et « Wealth Center / Risk Capital » et d’autres plus tourmentés à l’image de « Mutual Agreement ». C’est sans compter sur le génie de Kristine Lespcher qui continue à être touchante sur tous les points notamment sur la déchirante ballade « Mother and Wife » où elle use une imagerie religieuse pour évoquer des relations abusives (« Mother, I tried and lately they’ve become the same/The bed I was born in, the mattress I could die in »).

La barre est nettement moins élevée pour ce second opus mais Mothers a l’air de se plaire dans ces inspirations post-punk. Certains seront nettement déçus de Render Another Ugly Method mais personne ne niera le fait que Kristine Lespcher restera une musicienne de talent qui arrive à nous émouvoir à tout bout de champ.

Note: 7.5/10