En 2014, How To Dress Well avait placé la barre très haute avec ce qui est considéré comme étant son meilleur album qu’était What Is This Heart ?. Le niveau était tellement haut pour Tom Krell qu’il ne pouvait pas l’atteindre, comme l’atteste son successeur Care qui faisait plutôt pâle figure. Alors qu’advient-il de son cinquième album The Anteroom ?
Le chanteur/producteur de Chicago a décidé de prendre un virage drastique pour ce nouveau disque. Après un Care beaucoup trop pop et mielleux, How To Dress Well nous embarque dans un univers beaucoup plus glacial et plus expérimental où il faudra avoir des oreilles attentives pour capter ces ambiances énormément complexes. Dès les premières minutes de « Humans Disguised As Animals | Nonkilling 1 », on s’aperçoit que le R&B alternatif que nous proposait Tom Krell est devenue plus mutante et plus brute.
The Anteroom traduit l’état d’esprit dans lequel se retrouvait notre auteur. Cette sensation de se sentir délaissé, abandonné et amorphe depuis quelques années se sent sur d’autres trouvailles bien ordinaires à l’image de « Body Fat », « Vacant Boat » et de « July 13 No Hope No Pain » où on sent qu’il a digéré les influences dignes de Lotic et de Peter Mannfelt. Au milieu de ce chaos sonore riche en bruitages inquiétants et en rythmiques complexes réside un peu de paix et de sérénité comme une chorale féminine qui surgit sur « Nonkilling 3 | The Anteroom | False Skull 1 » avant de rebasculer dans l’étrange avec les influences house débridées de « Nonkilling 6 | Hunger » avec la contribution du poète américain Li Young-Lee en prime.
Bref, il n’est pas du tout aisé de plonger dans ce nouvel album de How To Dress Well car The Anteroom est le testament de la traversée du désert dans laquelle il s’est retrouvé durant ces deux années. Résolument expérimental, il faudra plusieurs écoutes attentives pour accrocher réellement.
Note: 7.5/10