Depuis qu’il a quitté The Coral il y a dix ans pile maintenant, Bill Ryder-Jones a pu exprimer sa créativité à 200%. Tout ceci a donné naissance à deux albums pour les moins réussis dont le dernier West Kirby County Primary en date de 2016 (chroniqué ici) et le guitariste britannique continue d’ouvrir grand les portes de son intimité avec son successeur intitulé Yawn.
Creusant de plus en plus le sillon indie rock flamboyant au revival 90’s de l’album précédent, Bill Ryder-Jones continue à feuilleter ses souvenirs d’enfance pour pouvoir les contempler et les saisir avec nostalgie. Dès lors, on se laisse emporter par ses épisodes aussi bien troublants que touchants à travers des morceaux flirtant avec le slowcore comme l’introductif « There’s Something On Your Mind » ainsi que « Recover » incluant un violoncelle qui fera pleurer les chaumières et « And Then There’s You ».
Les ombres de Low mais également Red House Painters et Sonic Youth ne sont pas bien lointains tantôt on vacille entre slowcore, le shoegaze (la fin de « Mither » qui est inspirée par sa mère mais encore « No One’s Trying To Kill You ») et les élans grunge pour un résultat hors du commun. Bill Ryder-Jones arrive à nous toucher en plein cœur que ce soit sur des belles trouvailles mélodiques comme « Don’t Be Scared I Love You » et « John » où l’on se surprend à découvrir de nouveaux arrangements à chaque écoute.
Et les arrangements, parlons-en deux secondes. Beaucoup plus étoffé qu’auparavant, cela donne une dimension beaucoup plus intense et dramatique sur les textes plus que personnels et les compositions passionnantes avec entre autres « There Are Worse Things I Could Do » et la conclusion plus abrasive nommée « Happy Songs » toutes guitares dehors. Avec Yawn, on a de quoi passer l’hiver au chaud avec l’ex-guitariste de The Coral qui se dévoile de plus en plus.
Note: 9/10