Pour les plus novices d’entre vous, sachez qu’Emilie Zoé avait commencé sa carrière en tant que membre du groupe Anna Aaron. Suite à cette aventure, la musicienne suissesse a décidé de se lancer en solo avec un petit succès via un premier album paru en 2016 du nom de Dead End Tape avec Nicolas Pittet et produit par Louis Juncker. Après s’être émancipé avec le projet Autisti, elle et son complice signent un second opus du nom de The Very Start.
Contrairement à son prédécesseur qui lorgnait vers les inspirations folk, Emilie Zoé décide de brancher les guitares pour de bon. The Very Start ira puiser du côté des années 1990 où les influences de PJ Harvey se font ressentir avec des morceaux qui procurent des frissons comme « 6 O’Clock » résolument brut et intrigant mais également les pesants « Tiger Song » et « Blackberries » qui résonnent par leurs guitares quelque peu fuzzy et lo-fi.
La voix tantôt fragile tantôt rugueuse de la neuchateloise réussit à nous toucher au plus profond comme sur les plus lancinants « A Fish In A Net », les ballades au piano nommées « Loner » évoquant sa solitude et « Would You Still Be Here » ainsi que les solennels « Dead Birds Fly » avec son duo guitare acoustique/orgue prenant et « The Barren Land » plus gothique avec son final des plus rudes. A l’inverse, elle sait se faire plus robuste sur d’autres perles comme le final tout en crescendo du nom de « Sailor » qui a de quoi nous impressionner.
Mais avec son panel d’interprétations, Emilie Zoé arrive à provoquer diverses émotions chez l’auditeur faisant de ce The Very Start un disque intense mais ô combien cohérent et abouti. La suissesse se surpasse avec des arrangements indie rock à l’os où le chaos et l’harmonie règnent avec brio.
Note: 8/10