The Good, The Bad and The Queen – Merrie Land

Comme dans les calendriers Marvel, il peut y arriver que les blockbusters peuvent arriver avec un peu de retard ou même des imprévus. C’est un peu le même cas pour Damon Albarn qui nous avait annoncé du nouveau dans ses projets musicaux après le dernier album de Blur daté de 2015 (chroniqué ici). Prévus pour l’année suivante, nous avions eu droit à deux albums de Gorillaz en 2017 (ici) et cette année (ici). Et ce mois-ci, il ressuscite son autre side-project qui est The Good, The Bad and The Queen avec un nouvel opus intitulé Merrie Land.

Damon Albarn, Paul Simonon, Simon Tong et Tony Allen formaient un des supergroupes les plus intrigants et avaient publié un premier album en 2007 qui était honorable mais qui n’avait pas réellement marqué les esprits. Peut-être parce qu’on n’arrivait pas à sortir de la frénésie de Demon Days à cette époque ? Qui sait. Quoi qu’il en soit, onze ans plus tard, le quatuor est de retour et se refait une cure de jouvence sur ce Merrie Land qui se veut être une chronique d’un Royaume-Uni qui se désunit jour après jour à cause des dégâts causés par le Brexit.

Exit Danger Mouse pour la production et bienvenue à Tony Visconti pour mettre en musique les contes désabusés et satiriques post-Brexit. The Good, The Bad and The Queen ira cette fois-ci piocher vers une pop rétro beaucoup plus théâtrale que dans le passé comme l’atteste des titres résolument baroques que sont le morceau-titre à l’ambiance quelque peu inquiétante digne d’une fête foraine bien hantée mais aussi la joviale « Gun To The Head » aux arrangements plus étoffés ou la plus expérimentale « Nineteen Seventeen ». Pour appuyer la pochette qui est une référence au film à sketch britannique de 1945 nommé Au Coeur de la Nuit, Damon Albarn par sa voix et son charisme décrit la politique actuelle britannique comme un véritable cirque notamment sur les déchirants « The Great Fire », « Lady Boston » et « The Truce of Twilight ».

Jouant la carte cosmopolite à fond la caisse, Merrie Land n’en reste pas moins un voyage musical intense et détonnant où The Good, The Bad and The Queen nous embarque dans cette odyssée tragi-comique où surgissent quelques moments légers comme « Drifters & Tawters » et « The Last Man To Leave » avec un légendaire monologue et d’autres plus graves comme la conclusion crève-coeur qu’est « The Poison Tree ». Peu importe si l’on ne retrouve pas des moments marquants comme « Herculean » et « Green Fields », ce second opus marquera véritablement les esprits en raison de ce cirque musical intrigant et la façon de tourner le Royaume-Uni au ridicule de façon artistique et théâtrale.

Note: 9/10