L’année 2018 était également placée sous le signe du retour de Fischerspooner. On avait laissé le mythique duo d’électro-clash new-yorkais avec leur troisième album intitulé Entertainment paru en 2009 qui n’avait peut-être pas marqué les esprits mais a défini le style hors du commun du duo. Cette année, le groupe fait enfin son comeback avec leur nouveau disque du nom de Sir.
Et dites vous que je vous ai épargné la cover originale qui était tout simplement une photo d’une grosse bite en noir et blanc. Mais en évitant le bad buzz dont a été victime Death Grips il y a quelques années de cela, Fischerspooner continue tout de même de mettre tout le monde mal à l’aise et ce SiR en est la preuve concrète. Avec Michael Stipe, ex-REM, à la production (parce que pourquoi pas), le duo nous balance des titres tapant dans le dur comme « Stranger Strange » à mi-chemin entre Depeche Mode et Nine Inch Nails, « TopBrazil » ou encore « Discreet ».
Hormis Michael Stipe aux commandes (parfois assisté de Boots), Fischerspooner n’a pas hésité à multiplier son carnet d’adresses en invitant Caroline Polachek, ex-Chairlift, sur le slow-jam mutant de « Togetherness » mais également Holly Miranda sur la conclusion troublante nommée « Oh Rio ». Tout au long de ce Sir, le duo explore l’homosexualité et l’incapacité de s’affirmer dans une société où la crise de la masculinité bat son plein durant l’administration Trump. Ce n’est pas pour rien qu’ils n’hésitent pas à choquer en sexualisant leurs propos aussi bien dans les textes que dans leur clip (par exemple, celui de « TopBrazil » où une grosse partouze est prévue). A faire écouter aux partisans de la Manif pour Tous mais aussi à Christine Boutin pour bien les faire chier jusqu’au bout.
Note: 6.5/10