Mike Krol – Power Chords

Souvenez-vous en 2015 lorsque Mike Krol avait enfin connu la consécration avec son troisième album Turkey (chroniqué ici), soit son premier album sur le major Merge Records. Suite à cela, le musicien résidant à Los Angeles a fait profil bas toutes ces années avant de revenir avec une nouvelle vengeance intitulée Power Chords.

Marchant sur les pas de son prédécesseur, Mike Krol nous raconte qu’il en a pris des coups durant toutes ces années. A un point qu’il a la gueule amochée sur la pochette et son garage-rock lo-fi aux riffs fuzzy bien crasse en est la preuve concrète. Que ce soit sur des morceaux bien racés et énergiques comme « What’s The Rhythm », « An Ambulance » et autres « Left For Dead » comptant un solo de guitare signé Sean Lango, le musicien s’en est pris plein la gueule entre chagrin, déception et insomnie qui l’ont rongé durant tout ce temps.

C’est en usant des riffs fuzzy, des effets de larsen et des inspirations dignes du regretté Jay Reatard ou encore King Tuff que la nouvelle mascotte de Merge Records sait passer des messages via son bubblegum-power-garage-trash. Les décibels sont élevés sur des titres accrocheurs comme « Blue and Pink », « Wasted Memory » ainsi que « Nothing To Yell About ». Bien sûr, il y a tout de même quelques moments de lucidité avec notamment « I Wonder » qui comprend également les choeurs de sa nouvelle copine Allison Crutchfield qui fait office de lumière pour notre hôte. La leader de Swearin’ est également créditée en tant que pianiste sur le morceau très pop qu’est « Arrow In My Heart » avant de repartir de plus belle sur la conclusion « The End ».

Mike Krol sait bien fait attendre et Power Chords ne déçoit en aucun cas. Beaucoup plus viscéral et incontrôlable qu’auparavant, il n’en dégage pas moins une sensibilité qui nous touche via ses textes personnels et lucides. Pas étonnant qu’on en ressort assommé à coup d’uppercuts musicaux.

Note: 8/10