Il aura suffi d’un premier EP nommé On s’emmène avec toi (chroniqué ici) pour que la popularité de Voyou monté en flèche. Anciennement nommé VOYOV, le projet mené par le charismatique Thibaud Vanhooland avait déjà un potentiel intéressant en raison de la fusion entre pop française et électro-pop qui nous faisait voyager très loin. Il fallait être bien patient pour attendre l’arrivée du premier album. Et bien le voici et il s’intitule Les Bruits de la Ville.
Une fois n’est pas coutume, Voyou place la barre plutôt haute avec son mélange musical qui n’en finit pas de faire des merveilles. Les Bruits de la Ville regorge des hymnes pop entêtants et positifs à l’image de « A nos jeunesses » qui ouvre le bal mais également « Dehors » aux sifflotements entêtants et la pop intoxicante et cuivrée de « Papillon ». Alors certes, on retrouve « Seul sur ton tandem » issu de son EP mais en format retravaillé mais cela n’entache en rien la cohésion du projet surtout avec des titres comme « La fille sans visage ». Entre une plume des plus ciselés et sa pop synthétique colorée et technique, il n’y a qu’un pas et le nantais sait très bien le franchir.
Que ce soit sur le refrain joyeux de « La Serre » ou le très prenant « On a marché sur la lune » qui détaille parfaitement l’évolution humaine, Voyou n’hésite pas à nous fendre le cœur lors des moments venus. Il signe une de ses plus belles compositions au piano intitulée « Il neige » aux inspirations dignes d’Erik Satie avant de repartir de plus belle sur le morceau-titre conviant la voix bien caractéristique de Yelle ou encore sur « Les trois loubards » mi-Renaud mi-LCD Soundsystem.
S’achevant sur le poignant « Lille » qui est un adieu bien senti à une ville très chère à notre nantais avant de s’offrir un magnifique solo de trompette, son instrument de prédilection, l’ex-membre des groupes Rhum For Pauline, Pegase ou même Elephanz s’est bien fait attendre et Les Bruits de la Ville ne déçoit en aucun cas. Voyou est déjà en lice pour figurer dans les meilleurs albums pop française de cette année 2019 et on n’est qu’au mois de février. Une lueur d’espoir dans ce monde froid et sombre ne fait pas de mal et avec ce premier album, on en aura fortement besoin.
Note: 9/10