Telekinesis – Effluxion

Plus les années passaient, plus Telekinesis évoluait musicalement. Le projet musical du one-man-band Michael Benjamin Lerner avait commencé avec des influences indie rock et power-pop avant que les synthés et gadgets électroniques viennent prendre le dessus au fur et à mesure. Jusqu’à devenir un projet résolument électronique comme l’atteste son dernier album en date de 2015 nommé Ad Infinitum (chroniqué ici). Trois ans et demi plus tard, le natif de Seattle revient à la source avec son nouvel opus intitulé Effluxion.

Après avoir tourné auprès des légendes en la matière comme Teenage Fanclub il y a quelques années de cela, Telekinesis souhaite revenir à ce qu’il sait faire de mieux. Car soyons honnêtes, Ad Infinitum manquait quelque peu de rigueur et de cohésion malgré toute sa bonne volonté. Ainsi, il tente de rectifier le tir avec ces compositions plus organiques où tous les gadgets électroniques sont mis au placard au profit des guitares avec des morceaux comme l’introduction résolument Beatles dans l’âme qui plante le décor comme il se doit. Les nostalgiques des albums comme 12 Desperate Lines seront ravis à l’écoute des « Cut The Quick » qui pourrait faire un malheur sur scène ou encore les influences surf-pop de « Like Breeze ».

C’était quasi inespéré pour quelqu’un de revenir à la source après avoir arpenté un virage à 180° sans que cela soit trop brutal. Mais pour Telekinesis, c’est mission quasi-réussie tant il a pris une cure de jouvence sur Effluxion. Michael Benjamin Lerner nous offre des morceaux alternant entre power-pop explosif et rentre-dedans (« Feel It In Your Bones », « A Place In The Sun ») ou d’autres plus smooth (la ballade pianistique « How Do I Get of Sunlight ? », « Suburban Streetlight Drunk ») pour notre plaisir. Bien entendu, il n’oublie pas ses expérimentations avec la conclusion aux allures new-age nommée « Out for Blood » où il ressort les gadgets électroniques une ultime fois.

Alors que l’on pensait que Telekinesis allait définitivement abandonner ses origines, ce retour aux sources sur Effluxion est plus que bienvenue. Bien entendu, ce n’est pas encore parfait mais le natif de Seattle a acquiert plus de maîtrise dans son domaine que lorsqu’il arpente des chemins différents.

Note: 7.5/10