American Football – American Football (LP3)

Au final, il n’a pas fallu attendre l’année 2033 pour un troisième album d’American Football. Et encore heureux, j’ai envie de dire ! Le quatuor de Chicago avait changé la facette de l’emo avec un premier album désormais mythique en 1999 avant de se reformer en 2016 pour un second disque (chroniqué ici) montrant qu’ils n’ont rien perdu de leur verve. Trois ans plus tard, que vaut donc le groupe avec ce troisième chapitre de leur carrière ?

Même si leur prédécesseur était de plutôt bonne qualité, American Football se sentait encore brimé de leurs émotions et dans leur processus créatif. C’est pour cette raison que la bande à Mike Kinsella veut revenir en force et nous prouver qu’ils n’ont pas encore dit leur dernier mot. Une fois de plus, le quatuor de Chicago mise tout sur la force tranquille comme l’atteste le titre d’ouverture mélodique et sentimental du nom de « Silhouettes » où on se laisse bercer par ses notes de guitare limpides et ses rythmiques sereins le tout teinté d’une douce mélancolie et nostalgie.

Avec une production toujours aussi chaleureuse et plus audacieuse que jamais, le groupe de Chicago ira pousser le précurseur un peu plus haut en invitant des voix féminines à se greffer à leurs compositions emo aériennes. Ainsi, American Football pourra compter sur la participation d’Elizabeth Powell de Land of Talk sur le langoureux « Every Wave To Ever Rise » qui n’hésite pas à alterner l’anglais et le français mais aussi sur celle d’Hayley Williams de Paramore (oui, vous avez bien lu) sur le résolument emo « Uncomfortably Numb ». Mais la vraie surprise vient de Rachel Goswell de Slowdive qui vient sublimer un peu plus « I Can’t Feel You » possédant une pointe de shoegaze.

Par ailleurs, ce genre musical arrive bien à s’insérer dans la métamorphose musicale d’American Football avec des petites touches de post-rock qui ne font pas de mal à une mouche. Il suffit d’écouter des moments planants comme « Doom In Full Bloom » et « Mine To Miss » pour s’apercevoir que non seulement l’influence de Mike Kinsella est palpable mais aussi que le groupe de Chicago a réellement atteint la sagesse ultime pour ce troisième album. Ce troisième chapitre du quatuor laissera entrevoir un avenir plus radieux.

Note: 9/10