Depuis ses débuts en 2014 avec un premier album, Ibibio Sound Machine a cette réputation d’être une machine à groove afro implacable. Le groupe nigérian formé par la charismatique chanteuse Eno Williams a monté en grade avec leur successeur nommé Uyai en 2017 (chroniqué ici) qui regroupait perles sur perles. Deux ans plus tard presque jour pour jour, le collectif revient en ce printemps nous enjailler de nouveau avec Doko Mien.
Mélangeant une fois de plus afro disco, électro, funk et R&B du plus bel effet, Ibibio Sound Machine est de retour aux affaires sans jamais se poser sur ses lauriers. Des titres faisant grimper la température comme « I Need You To Be Sweet Like Sugar » mais également « Wanna Come Down » et autres « I Will Run », on en redemande et sont même à l’ADN musical du collectif mi-nigérian mi-britannique. Les influences highlife ne sont pas lointaines non plus tandis que leur funk futuriste dopé aux synthés venus d’ailleurs sont présents sur les inspirations post-punk londonien de « Tell Me » qui pourrait faire office d’une compilation de chez Strut Records.
Une fois de plus, Eno Williams rend hommage à la Black Excellence et son interprétation en Ibibio ne fait pas exception. Que ce soit sur les morceaux à l’énergie contagieuse comme « Just Go Forward », « She Work Very Hard » ou bien même « Nyak Mien » ou sur des morceaux beaucoup plus soulful et plus apaisés tels que « I Know That You’re Thinking About Me » frôlant l’afro-beat ou le plus caressant « Guess We Found A Way », elle brille sur tous les hauts points. Mieux encore, elle réussit sur son hommage au légendaire peintre Basquiat sur la conclusion des plus jazzy montrant qu’elle n’a pas froid aux yeux. Loin d’être une redite, Ibibio Sound Machine nous offre un cocktail musical des plus rafraîchissants qui se veut être une machine à guerre musicale pour la moins redoutable.
Note: 7.5/10