Ibibio Sound Machine – Uyai

En 2014, une secousse musicale venue du Nigéria est venue frapper fort répondant au nom d’Ibibio Sound Machine. Le combo mené par la tête pensante Eno Williams mélange afro disco, électro, funk et R&B des années 1980 a fait parler de lui pendant un bon bout de temps grâce à un premier album fiévreux. Trois ans plus tard, les revoilà de retour signé sur le label Merge Records (!) et avec un second disque Uyai (beauté en ibibio) prêt à prendre de nouveau d’assaut le dancefloor.

A l’écoute de cette nouvelle galette, rien de nouveau à l’horizon si ce n’est que l’on se laisse hypnotiser par ses rythmes endiablés et énergiques à l’image de « Give Me A Reason » faisant référence aux 276 lycéennes enlevées par Boko Haram, « The Chant (Iquo Isang) » et « The Pot Is On Fire » qui reprennent là où le premier album s’est arrêté. Eno Williams électrise l’auditeur grâce à son chant tantôt en anglais tantôt en Ibibio aux paroles percutantes et fortes tout comme son groupe qui capture l’essence de la musique afro (allant du ) en incorporant des influences new-wave et post-punk.

Au milieu des tueries bien efficaces de « Joy (Idaresit) » flirtant avec le techno-rock, « Power of 3 » et « Guide You (Edu Kpeme) » résonnent tout de même quelques accalmies telles que « One That Lights Up (Andi Domo Ikang Uwem Mi) », le bien-nommé « Quiet » ainsi que les incantations spirituelles de « Cry (Eyed) » nous faisant planer avec ses harmonies vocales et son balafon aérien. Ibibio Sound Machine est incroyablement inspiré, à un tel point qu’ils osent se mettre au nu-jazz sur l’appétissant « Sunray (Eyio) » avec toujours ces sonorités électroniques efficaces. A peine est-on sorti du « Trance Dance » incroyablement festif que l’on réclame une nouvelle dose. Uyai est une sacrée machine à danser où les spectres de Konono n°1, du makossa et autres pépites afro se mélangent encore une fois aux influences occidentales.

Note: 7.5/10