John Vanderslice – The Cedars

Cela faisait longtemps que l’on était sans nouvelles de John Vanderslice. Depuis la parution de son dixième album Dagger Beach en 2013, le musicien et producteur du San Francisco a connu des hauts et des bas suite à cela. Il a produit pour pas mal d’artistes et de groupes, a construit son propre studio et a même frôlé la mort lors d’un accident de voiture. Mais l’heure était venue pour lui de parler avec son successeur intitulé The Cedars.

Plus ambitieux que son prédécesseur, John Vanderslice a décidé de faire parler tout ce qui l’a rongé pendant toutes ces années. Mettant au centre une pop plus expérimentale avec tous les gadgets électroniques et synthés vintage (Korg MS-20, Moog IIIC, ARP Odyssey, ARP 2600 et Minimoog) qui s’acoquinent avec les guitares, le californien fait parler ses peines et ses inquiétudes (de son accident à la mort de sa mère ainsi que sa dépression) à travers des textures venues d’ailleurs sur « Will Call » qui est suivi de « I’ll Wait For You » conviant John McEntire de Tortoise à la guitare et aux synthés.

Tout au long de The Cedars, on navigue dans la psychologie tourmentée de notre auteur qui s’enfonce dans le pessimisme permanent à travers « 151 Rum », « Spectral Dawn » ou le bouleversant « I Got Shit To Lose ». A côté de cela, on retrouve des titres plus directs comme « Oral History of Silk Road 1 » qui est une référence au darknet et des interludes instrumentales pour les moins étranges qui font parler tout de même le génie torturé du producteur qui décide de s’éloigner de l’univers qui l’a nourri pour des influences venues d’ailleurs. Avec The Cedars, nul doute qu’il arrive à exorciser ses tourments les plus profonds afin de n’en voir que la clarté.

Note: 8.5/10