Martha – Love Keeps Kicking

En 2016, Martha avait connu la consécration avec leur album Blisters In The Pit Of My Heart (chroniqué ici). Le quatuor pop-punk de Durham a réussi à s’imposer avec leur musique aussi bien enragée que mélodique. Trois années se sont écoulées et ils en remettent une couche avec leur successeur intitulé Love Keeps Kicking.

Après avoir illustré Naomi Griffin sur la pochette de l’album précédent, c’est au tour de Daniel Ellis de prendre la pose sur ce Love Keeps Kicking. C’est dire qu’il s’agit de son oeuvre la plus personnelle tant il raconte qu’il est perdu au milieu de prédateurs sexuels qui courent dans son entourage. D’ailleurs, il le clame sur « Heart Is Healing »: This year blew my world apart, I’ve been with a broken heart ». On sent totalement sa peine car Martha avait tourné auprès de Brand New où Jesse Lacey fut accusé de pédophilie mais également MJ de Hookworms qui fut accusé d’abus sexuels. Ceci montre l’occasion de dévoiler un peu plus sa vulnérabilité à travers des morceaux toujours dans la veine indie-punk avec une petite touche de heartland rock sur « Sight For Sore Eyes », « Mini Was A Preteen Arsonist » ou bien même sur « Brutalism By The River (Arrythmia) ».

Hormis des moments quelque peu fun comme le court mais efficace « Wrestlemania VIII » qui rappelle quelque peu le « First Date » de blink-182, Love Keeps Kicking interpelle pour ses propos graves et adultes. L’urgence des mélodies et les riffs flamboyants sont toujours les bienvenues sur des morceaux comme « Orange Juice » et « Lucy Shone A Light On You » avec des prestations vocales un peu trop passionnées de Daniel Ellis. Naomi Griffin, quant à elle, ne se contente que de deux morceaux dont « Into This » mais également la mélancolique conclusion intitulée « The Only Letter That You Kept ».

Moins politique et plus personnel que son prédécesseur, Love Keeps Kicking montre la facette la plus vulnérable de Martha qui ne cherche qu’à cicatriser leurs douleurs personnels face à un monde de plus en plus incompréhensible.

Note: 8/10