Qui aurait pu imaginer que Cage The Elephant pourrait atteindre une popularité monstre ? En effet, il y a trois années et demi de cela, le groupe de Bowling Green avait enfin connu la consécration avec leur quatrième disque Tell Me I’m Pretty (chroniqué ici) produit par Dan Auerbach. Et pour la première fois, ils ont remporté un Grammy du meilleur album rock si ça c’est pas beau. Et bien de l’eau a coulé sous les ponts depuis et ils reviennent en pleine forme avec leur successeur intitulé Social Cues.
Marchant sur les pas de son prédécesseur, Cage The Elephant (qui compte un nouveau guitariste dans ses rangs du nom de Nick Bockrath) continue d’explorer l’âge d’or du rock’n’roll avec un soupçon radio-friendly pour ne pas surprendre son auditeur. Ecrit alors que Matt Shultz a traversé des périodes un peu troubles dans sa vie personnelle, il en résulte un disque où ils visent clairement plus haut comme l’atteste l’introduction space-glam nommée « Broken Boy » qui sonne comme une fusion entre David Bowie et MGMT ou les plus immédiats « Black Madonna » et « Skin and Bones ». Que l’on aime ou l’on déteste, nul ne doute que le groupe de Kentucky est bien de retour.
Il s’agit également de leur disque le plus diversifié allant des influences reggae-dub sur « Night Running » conviant le toujours aussi déluré Beck aux allures post-punk sur « House of Glass ». Cage The Elephant arrive à balancer le côté garage-blues qui a longtemps fait leur réputation avec « Ready To Let Go » qui fait écho à la vie personnelle de Matt Shultz et « Dance Dance » aux morceaux plus mélancoliques et planants comme les accents lounge de « Love’s The Only Way » aux arrangements de corde somptueux et de What I’m Becoming ». Ces morceaux arrivent à mieux transmettre ce qu’a traversé Matt Shultz avec son divorce qui a gaspillé son énergie notamment sur le final bien déchirant nommé « Goodbye ».
Avec Social Cues, Cage The Elephant signe son disque le plus hétéroclite de leur discographie mais aussi le plus abouti et cohérent. Prouvant qu’ils sont capables de se renouveler comme bon leur semble, le sextet du Kentucky arrive à conjuguer passé, présent et futur tout en appuyant les textes personnels de son auteur. En route pour un nouveau Grammy ?
Note: 7.5/10