Froth – Duress

En 2017, Froth est sorti des sentiers battus avec leur album Outside (Briefly) (chroniqué ici). Le groupe californien ne cesse de se réinventer en passant de la pop psychédélique des années 1960 des débuts à des allures shoegaze et noise-pop sans jamais aliéner leur auditoire. Pourtant, quelque chose nous dit qu’ils comptent rester dans cette veine pour ce nouveau disque Duress.

Ici, Froth marche sur les pas de son prédécesseur mais avec une pointe d’expérimentation en prime. S’ouvrant sur le captivant « Laurel » avec ses synthés analogiques et sa rythmique implacable et obsédante, le groupe de Los Angeles mené par Joo Joo Ashworth (qui n’est autre que le frère de SASAMI) reste de nouveau égal à lui-même en ne laissant rien traîner. Il en est de même pour la pop psychédélique efficace de « Catalog » qui suit ou bien même le semi-instrumental bien menaçant et noisy nommé « A2 » avant que n’intervient le chant sur les dernières secondes qui ont de quoi nous faire frémir.

Donc plus expérimental et plus ambitieux que ça, tu meurs. Froth redéfinit les codes de leur musique avec précision et ingéniosité. Que ce soit sur les loops insolents du menaçant « 77 » conviant Isabella Glaudini suivi de l’interlude bien étange nommé « John Peel Slowly » où les samples et la noise ne font qu’un ou sur des moments plus libérés comme les allures Spiritualized de « Xvorth » ou celles plus Beach House de la dream-pop éthérée « Slow Chamber », l’audace des californiens n’a plus à être questionnée.

D’albums en albums, Froth continue de creuser le sillon afin de faire parler au mieux leur créativité et leur originalité, et ce Duress en est la preuve concrète. Un autre exemple pour montrer que la bande à Joo Joo Ashworth a plus d’un tour dans leur poche.

Note: 8.5/10