Il y a des révélations musicales qui sortent de nulle part mais qui retiennent parfaitement notre attention. C’est le cas notamment pour Su Shaw qui officie sous le nom de scène SHHE qui nous vient tout droit du Royaume-Uni. Et lorsque je dis qu’elle est auteure d’un premier album exceptionnel, je ne rigole pas.
SHHE arrive à concilier dream-pop et trip-hop à travers ces sept morceaux mélancoliques et désincarnés sur ce premier format bien électronique en la matière. Avec sa voix magnétique et désabusée, la britannique arrive à emmener son auditeur dans un monde parallèle dès l’introduction sombre et mélancolique nommée « Eyes Shut » synthétisant son univers avec brio tout comme sur « Saint Cyrus » faussement lumineux avant de partir sur des terrains plus complexes.
On n’est jamais à l’abri à l’écoute de ce premier et c’est ce qui fait justement son charme. On peut passer d’un moment downtempo clair comme l’eau de roche à des passages de bidouillages électroniques incessants sans que l’on sache vraiment pourquoi. À l’inverse, on se laisse emporter par des moments pour les moins complexes alternant montées et descentes que ce soit sur « Emma » et « Beds ». SHHE nous met en haleine jusqu’à la fin notamment sur « Maps » composé en deux parties: une première partie ambient mettant en avant son interprétation astrale et une seconde instrumentale plus anxiogène. Ces ambiances font de ce premier opus un incontournable de cet automne.
Note: 9/10