Personne n’était préparé au choc Cigarettes After Sex deux années plus tôt. Le groupe de Brooklyn mené par la charismatique voix de Greg Gonzalez avait envoûté son auditoire avec un premier album résolument planant (chroniqué ici). Convoquant les esprits de Cocteau Twins et de Mazzy Star, le groupe a prouvé que l’âge d’or de la dream-pop est loin d’être révolu, comme l’atteste leur successeur intitulé Cry.
Satisfaits du succès de leur premier album, Cigarettes After Sex reste dans sa zone de confort et nous offre neuf nouvelles compositions aériennes et sensuelles pour notre plus grand plaisir. Marchant sur les pas de son prédécesseur, Cry nous met en apesanteur avec des titres aériens comme l’introduction nommée « Don’t Let Me Go » qui plante le décor comme il se doit mais également « Heavenly » et « Touch » en ligne de mire.
On retrouve la voix androgyne et sensuelle de Greg Gonzalez tout comme les notes de guitare limpides et les rythmiques chaloupées qui ont fait leur renommée. Cette atmosphère cotonneuse et faussement grisâtre n’est jamais diluée que ce soit sur « Kiss It Off Me » ou bien encore « Hentai » et « Falling In Love » prouvant que le groupe de Brooklyn connaît très bien son affaire. Peut-être un peu trop. À l’écoute de la conclusion intitulée « Pure » qui porte bien son nom, c’est l’émotion à l’état pur qui constitue ce second opus bien trop homogène mais ô combien cristallin. Une prise de risque serait la bienvenue pour Cigarettes After Sex mais on ne peut que s’agenouiller devant ce disque beau à pleurer.
Note: 8/10