Little Scream – Speed Queen

Il y a trois années de cela, une jeune auteure-compositrice-interprète est sortie du lot dans le roster toujours aussi prestigieux de Merge Records. Il s’agit de la native d’Iowa Little Scream qui avait mis tout le monde d’accord avec son album Cult Following (chroniqué ici). La désormais montréalaise revient comme une fleur avec un troisième opus nommé Speed Queen.

Beaucoup de choses se sont écoulées ces trois dernières années et Little Scream est là pour témoigner. Laurel Sprengelmeyer a aperçu ce changement sociopolitique et rien ne présage rien de bon, comme le prouve ce Speed Queen. Le disque débute avec le somptueux « Dear Leader » qui frôle de très près les sonorités Americana et qui étonne par son texte satirique (« Is there some history that we are doomed to repeat / I’ve watched the history channel, and human nature is hard to beat »). Au fond, les États-Unis et le Canada, c’est la même merde.

Le voyage sociopolitique se poursuit avec d’autres titres envoûtants et entraînants « Switchblade » avec sa mélodie au saxophone aussi bien noire que joyeuse et « One Last Time » faisant parler sa créativité. Little Scream exprime son avis tout au long des compositions vacillant entre indie folk/alt-country et pop baroque avec entre autres « Disco Ball » qui porte bien son nom mais aussi « Forces Of Spring » et « No More Saturday Night ».

Elle réussit à interpeller son auditeur en se plaçant en tant que commentatrice sur le morceau-titre (« Homeless kids getting warm in the laundromat by having a dance party around a baseball cap ») mais aussi sur la conclusion intitulée « Privileged Child ». Ce qui fait de ce Speed Queen un opus bien ancré dans son temps et à la hauteur de la créativité de Little Scream.

Note: 8/10