Beck – Hyperspace

Personne n’a envie de se souvenir de son album précédent Colors paru il y a deux années de cela maintenant (chroniqué ici). Et pour cause, Beck nous avait donné un opus bien trop pop, trop coloré et trop sucré qu’on a frôlé l’indigestion. C’est justement ce qui résume sa discographie où l’on côtoie des disques géniaux et mémorables à d’autres plus infâmes. Allons savoir ce que l’américain nous a réservé avec cette nouvelle livraison intitulée Hyperspace.

Déterminé à faire table rase du passé, Beck a convoqué le superproducteur Pharrell Williams pour ce nouvel album. Oui, celui dont tout le monde s’est arraché suite à son mégatube « Happy » en 2013 comme si c’était une nouvelle star alors qu’il est là depuis deux décennies. Pour l’anecdote, Beck s’est arraché de The Neptunes (collectif de producteurs dont fait parti Pharell) il y a deux décennies lorsqu’il planchait sur son album Midnite Vultures. Vingt ans plus tard, jour pour jour, ils s’associent sur ce Hyperspace à mille lieues de Colors pour un disque plus épuré que d’habitude.

Après l’introduction spatiale et planante nommée « Hyperlife », Beck sort de sa zone de confort. Grâce à Pharrell Williams, il s’aventure vers des compositions à mi-chemin entre alternative country, synthpop et rythmiques hip-hop modernes sur « Uneventful Days » mais également sur le blues groovy de « Saw Lightning » (où les deux hommes se partagent le micro) ainsi que sur le trippy « Chemical » qui possède des relents de Todd Rundgren.

Sur Hyperspace, Beck nous offre tout de même de sublimes compositions à l’image de « Stratosphere » conviant Chris Martin de Coldplay aux choeurs qui a de quoi rappeler la grâce de Sea Change mais encore la pop de chambre mélancolique nommée « Dark Places » qui montrent que le légendaire musicien n’a rien perdu de son inventivité. Hyperspace vise le Très Haut avec des influences aussi bien cosmiques que terrestres qui habillent des titres tels que le funky « Star » et la synthpop interstellaire de la conclusion « Everlasting Nothing ». Dans sa grande discographie, il serait mieux de placer ce disque entre Guero et Modern Guilt. Pas le coup de génie mais presque.

Note: 7.5/10