En 2017, Jamila Woods fut révélé au monde entier avec son premier album HEAVN. La chanteuse originaire de Chicago faisait parti de la relève de la scène locale aux côtés de Noname et Chance The Rapper. Deux ans plus tard, elle enfonce le clou avec son successeur nommé Legacy! Legacy!.
Ne reculant devant rien, Jamila Woods continue à creuser le sillon de la neo-soul et de l’afrofuturisme. Avec son interprétation des plus chaleureuses proche d’Erykah Badu et ses messages socio-politico-historiques, la chanteuse (mais également activiste et enseignante) prône la tolérance et le respect envers la femme noire. Ce n’est pas pour rien que les titres sont affichés en majuscules et des hommages envers des icônes noires (Betty Davis, Jean-Michel Basquiat, Miles Davis…).
Moins facile d’accès que son prédécesseur, Legacy! Legacy! n’en reste pas moins attachant. C’est à travers des morceaux neo-soul musclés et inspirés comme « Zora » (et son refrain entêtant: « You will never know everything, everything/I will never know everything, everything ») mais encore « Frida » et « Eartha » qui arrivent à faire tomber les barrières stylistiques. Conviant les sonorités contemporaines et plus modernes avec les gimmicks trap, Jamila Woods se révèle encore plus charmante en compagnie de la rappeuse Nitty Scott sur « Sonia » mais encore de Saba sur « Basquiat ».
Ce second disque s’avère plus risqué mais plus ambitieux que son prédécesseur et ce sont des titres entêtants et recherchés mis en musique par le DJ chicagoan Slot-A tels que « Muddy », « Sun Ra » et autres « Baldwin ». Après une conclusion plus house avec « Betty (for Boogie) », Jamila Woods assume son titre de prêtresse en matière de black excellence en mariant avec brio le fond et la forme de son discours accrocheur.
Note: 9/10