Dans la liste des albums indie rock les plus attendus de cette année, on pouvait citer le retour de Bambara. On n’avait plus de nouvelles de la part du trio post-punk de Brooklyn depuis leur troisième album Shadow On Everything paru en 2018 (qui n’a jamais été chroniqué et je m’en excuse profondément) mais cette année, tout nous laisse à penser qu’il va marquer la scène avec leur successeur intitulé Stray.
Dès les premières notes de l’introduction intitulée « Miracle », on est rassurés d’entendre la voix si solennelle de Reid Bateh qui flirte entre la grâce de feu Leonard Cohen et la verve de Peter Murphy et Lux Interior tandis que les arrangements gothiques auront de quoi nous emporter. On se dit que Stray sera un voyage musical des plus lancinants et des plus mémorables avec le plus électrique « Heat Lightning » et le majestueux « Sing Me To The Street » rappelant les travaux de Gainsbourg teintés d’harmonies vocales féminines dignes de Brigitte Bardot.
Le quatrième album de Bambara est sans doute leur plus théâtral de leur discographie. Le post-punk mêlé des sonorités gothiques du trio de Brooklyn continue de faire effet avec des morceaux tantôt implacables tels que « Serafina » avec son riff aiguisé et le tribal « Death Croons » tantôt cinématographiques avec « Stay Cruel » qui donne la sensation de marcher sous la pluie et « Ben & Lily » qui pourrait faire office de bande son d’un film noir. Stray contient également d’autres moments audacieux qui nous en mettent plein les oreilles avec les allures country-surf goth de « Made For Me » et d’autres plus religieux et tendus sur « Sweat » avant de s’achever sur un glorieux « Machete » qui est à l’image de ce quatrième album hanté et profond qui n’en finira pas de nous ensorceler.
Note: 9/10