Hanni El Khatib – Flight

En l’espace de quatre albums, Hanni El Khatib s’est imposé dans le domaine de garage-rock bluesy californien. Le chanteur et guitariste, ex-directeur artistique a réussi à se faire une place malgré ces critiques le comparant sans cesse à The Black Keys. Cette année, il décide de surprendre son auditoire avec son nouvel album intitulé Flight.

Sur son prédécesseur nommé Savage Times (chroniqué ici), on sentait que Hanni El Khatib avait clairement envie d’expérimenter de nouveaux territoires musicaux. Et bien sur Flight, il fait appel au prodigieux Leon Michels d’El Michels Affair aux manettes et il ira de plus en plus recours aux machines (MPC, samplers, bidouillages électroniques…). Après un grave accident de voiture, il revient miraculé et se sent renaître comme le prouve des titres sentant le renouveau comme « Glassy » ou le groove sautillant de « Alive » qui tombe à pic pour une célébration de la vie en cette période actuelle.

Hanni El Khatib semble avoir puisé son inspiration auprès de Dust Brothers ou de The Avalanches avec ses samples en pagaille et ses influences musicales bien riches. On peut passer du garage-rock classique (« Carry », « Colors ») au trip-hop (« Stressy » et sa batterie légendaire, « Room ») en passant par des recoins hip-hop avec le remuant « Leader » aux saveurs orientales rappelant un peu les productions de Timbaland au début des années 2000 ou le plus moderne « Gem » s’appropriant les sonorités trap. Le californien n’hésite pas à ajouter une dose de soul et de funk de temps à autre (une autre marque de fabrique d’El Michels Affair) sur le mutant « Dumb » et « Detroit » avant de rebasculer vers la synthpop sur « How ».

Au final, Flight traduit la folle créativité de Hanni El Khatib et cette volonté d’affranchir de nouvelles codes musicaux. Fini donc le garage-blues des débuts, le californien se veut plus aventureux et peu importe si le résultat s’avère parfois déroutant. On appréciera le fait qu’il sait jongler avec les différents styles musicaux avec ces collages fantaisistes et électroniques avec toute la spontanéité qu’on lui connait.

Note: 7.5/10