Hania Rani avait fait ses preuves avec son premier disque nommé Esja il y a un an pile. Suite à cela, l’auteure-compositrice-interprète et pianiste polonaise avait pris ses marques avec son univers musical singulier et touchant et ce n’est pas pour rien qu’elle récidive avec son successeur qu’est Home.
Avec ses treize nouveaux morceaux, Hania Rani laisse parler sa sensibilité artistique comme il se doit. Home s’ouvre avec le fragile « Leaving » mettant en avant ce piano si spectral et la voix de notre hôtesse à fleur de peau tout comme sur les légèrement pudiques « Nest », « Zero Hour » plus claustrophobe et autres « F Major » qui sont des récits de voyages, d’expériences et de réflexions sur tous les chemins qu’elle a parcouru jusqu’ici.
On relèvera toute la complexité de ce Home qui trace la frontière entre ambient et musique néo-classique. Hania Rani n’hésite tout de même pas à peaufiner certains détails nous donnant l’impression de visiter son foyer où l’on entend des cris de mouette (« Ombelico ») ou une pendule qui se balance (« Letter To Glass »). Entre Olafur Arnalds et Nils Frahm en passant par Portico Quartet, l’émotion est toujours vive à l’écoute de « Summer », « Rarka » et « Tennen » qui constituent un parfait axe narratif tandis que l’on cherche à se sentir à l’aise chez soi. Hélas, l’auditeur est toujours en quête d’un équilibre sur « I’ll Never Find Your Soul » ou sur « Come Back Home » en guise de conclusion élégiaque et fragile faisant de ce Home une oeuvre cinématographique nous incitant à une introspection des plus honnêtes et sans fioritures.
Note: 8/10