Souvenez-vous lorsque TootArd avait débarqué avec leur premier disque nommé Laissez Passer (chroniqué ici). La formation menée par les frères Hasan et Rami Nakhleh nous a délivré un cocktail musical sentant bon les territoires de Majdal Shams entre blues-rock psychédélique touareg et influences afro-caribéennes. Cette année, ils effectuent un virage inattendu avec leur successeur qu’est Migrant Birds.
Fini donc le blues touareg qui nous a fait tant vibrer car TootArd possède maintenant un pied sur le dancefloor. Migrant Birds convoque les sonorités plus synthétiques et plus 80’s comme le prouve les dansants « Moonlight » qui ouvre le disque mais également « Emotional Twist » et « Open Sesame ». Sans jamais tomber dans le kitsch, les frères Nakhleh ainsi que ses collaborateurs arriveront à surprendre son auditoire lorsqu’il s’agit également de lorgner vers d’autres influences comme le dub old school de « Trouble Watan », l’électro trippante de « Babe » et les sonorités discoïdes de « Red Sea Disco ».
Avec des synthés arabisants vintage et ses sonorités ayant de quoi convoquer le regretté Rachid Taha période Voilà Voilà, TootArd assume sa métamorphose pour le dancefloor avec les captivants « Kiss » ainsi que « Stone Heap Of The Wild Cat ». De l’autre côté, on appréciera également les allures mid-tempos de « Pretty Woman » et de « Ya Ghali » comptant un saxophone langoureux faisant de ce Migrant Birds une bonne surprise mais manquant quelque peu de côté organique. Quoi qu’il en soit, on appréciera le fait que le groupe de Majdal Shams se soit réinventé de la plus belle des manières.
Note: 8/10