Ghostpoet – I Grow Tired But Dare Not Fall Asleep

En dix années de carrière, Ghostpoet a su incarner le renouveau de la scène alternative britannique. Et il faut dire que ses disques échappent tout le temps à mon radar, je dois avouer qu’ils ont tourné pas mal dans mon casque. Cette année, quelque chose me laisse à penser qu’il s’est surpassé sur son nouvel album nommé I Grow Tired But Dare Not Fall Asleep, et voici pourquoi.

Tout au long de ces dix titres, Ghostpoet ira montrer son côté caméléon. C’est en s’éloignant quelque peu des sonorités trip-hop pour se rapprocher de plus en plus du courant indie rock et post-punk que le britannique arrive à nous entraîner dans cet univers aussi bien sombre qu’énigmatique avec entre autres « Breaking Cover » avant d’enchaîner sur des moments plus explosifs avec « Concrete Pony » définitivement expérimental et les riffs saccadés de « Humana Second Hand ».

Avec sa voix gutturale rappelant celle de Tricky et ses textes sentant le spleen et le cynisme à plein nez, Ghostpoet retient toute notre attention sur ce cinquième disque. On pensera notamment à « Black Dog Got Silver Eyes » et à « Nowhere To Hide Now » aux sonorités rock alternatif assumées pour nous rappeler que ça ne va pas fort moralement. Heureusement que des voix féminines (celles d’Art School Girlfriend, Delilah Holiday de Skinny Girl Diet et Katie Dove Dixon) apporteront un brin de douceur tout au long et on retiendra SaraSara qui se lance dans le français sur le début du troublant « This Train Wreck Of A Life ».

S’achevant sur un « Social Lacerations » frôlant de très près l’indus, Ghostpoet signe à coup sûr son magnum opus qu’est I Grow Tired But Dare Not Fall Asleep. En passant en revue sa psychologie brisée et torturée et en empruntant un virage musical audacieux, le britannique arrive parfaitement à retranscrire son univers à son auditoire de façon impeccable.

Note: 9/10