L’année dernière, personne n’a pu s’échapper à la grosse tornade nommée Fontaines D.C. Le groupe dublinois avait délivré leur premier album Dogrel (chroniqué ici) qui leur a permis d’avoir une popularité monstre malgré cette concurrence bien accrue avec d’autres groupes comme The Murder Capital et plus récemment Silverbacks. Alors forcément, ils étaient vivement attendus pour cet été avec leur successeur nommé A Hero’s Death.
Bien sûr, Fontaines D.C. garde la tête froide avec cette épreuve du sophomore jinx. La barre était déjà placée très haute mais c’est mal connaître le groupe dublinois qui ne tombe pas dans le piège de la redite avec des morceaux plus mélodiques et entêtantes que sont « I Don’t Mind » et « Televised Mind » placés en tout début d’album. On se dit qu’A Hero’s Death allait être un grand grand disque, et on ne s’est pas trompés.
Avec une production beaucoup plus raffinée que sur Dogrel, Fontaines D.C. élargit le champ des possibles avec des guitares plus mélancoliques qui se font entendre sur « You Said » et « Such A Spring » et qui fonctionnent comme un gros doigt d’honneur lancé à la surface du monde pensant que le groupe dublinois n’allait être qu’un moment de hype. On retrouve la voix toujours aussi spéciale de Grian Chatten qui continue de nous entraîner que ce soit sur des titres plus acérés comme « A Lucid Dream » aux rythmiques urgentes mais également le morceau-titre et « Living In America » qui renouent avec les allures punk-rock incendiaires incitant au pogo lorsque les salles rouvriront mais avec plus de textures sonores qu’à l’accoutumée.
Il ne manque plus que deux titres plus solennels que sont « Sunny » et « No » qui clôturent cette cérémonie pour montrer que Fontaines D.C. est de retour là où on les attendait. A Hero’s Death s’avère plus soigné, plus mélodique et plus introspectif mais ne négligera jamais le caractère urgent et énergique qui aura fait leur réputation. Une preuve que le quintet dublinois n’est pas prêt de raccrocher les gants et n’a pas peur de se frotter à la concurrence.
Note: 9/10