Jonathan Wilson – Dixie Blur

Tandis qu’il est injustement connu pour être le producteur de Father John Misty ou de Jenny O., Jonathan Wilson possède une carrière solo pourtant bien riche. On avait été gâté par son dernier album en date du nom de Rare Birds des plus réussis paru deux ans plus tôt (chroniqué ici). Cette année, le musicien californien effectue son grand retour avec le très attendu disque intitulé Dixie Blur.

Après avoir effectué un détour auprès des sonorités new-age sur ses compositions folk-rock et soft-rock sentant bon les années 1970, Jonathan Wilson a décidé de se rapprocher de ses racines et ce Dixie Blur en est la preuve concrète. Le natif de la Caroline du Nord affirme être tombé dans la marmite de la musique bluegrass et country étant petit et ces influences sont primordiales et palpables lorsque l’on écoute des morceaux à l’image de « Just For Love » qui ouvre le disque mais également de « New Home » et « So Alive ». Mais on pourra apprécier le talent incommensurable du musicien qui est à la recherche de la simplicité sur ce disque.

Bien évidemment, certains morceaux peuvent parfois frôler le cliché de la musique country comme « Oh Girl », « Enemy » et « Fun For The Masses » avec ces instrumentations nous ramenant directement au Sud des Etats-Unis mais il n’empêche que Jonathan Wilson ainsi que sa bande de musiciens comme Mark O’Connor (violon), Kenny Vaughan (guitare), Dennis Crouch (basse), Russ Pahl (pedal steel) et Jim Hoke (harmonica, hautbois), Jon Radford (batterie) font parler la spontanéité plutôt que la surproduction. On y décèle parfois des influences gospel de temps à autre qui sont bien distillées sur Dixie Blur mais des morceaux si somptueux comme « Platform », « Riding The Blinds » ainsi que « Golden Apples » valent leur pesant d’or jusqu’au final grandiose nommé « Korean Tea ».

Sur Dixie Blur, Jonathan Wilson fait parler ses prouesses de compositeur et de musicien hors normes avec ce voyage musical au cœur de la jeunesse de son auteur. Les influences country, bluegrass et gospel peuvent paraître cliché au premier abord mais la sincérité des compositions arrive à se faire sentir tout au long et c’est ce qui le rend attachant malgré tout.

Note: 8/10