L’année dernière, j’avais nommé Pet Town d’Eerie Wanda comme étant un des meilleurs albums de cette année (lire la chroniqué ici). Et pour cause, le groupe de la musicienne d’origine croato-hollandaise Maria Tadic a su nous réchauffer le cœur avec ses sublimes compositions teintées de bedroom-pop et d’indie folk DIY. Cette année, elle est au programme d’un supergroupe du nom de Kidbug où elle s’affiche aux côtés d’Adam Harding de Dumb Things, de Thor Harris de Swans et de Bobb Bruno de Best Coast. Paie ton casting de luxe !
Ne vous attendez donc pas à un Pet Town Part.2, vous pouvez de suite laisser tomber. Ici, Maria Tadic et sa clique ont décidé d’aller dans le grunge et la noise-pop des années 1990. Un peu comme si Rozi Plain officiait chez Dinosaur Jr. et cela donne des titres riches en distorsions de riffs fuzzy à l’image de « Lovesick » et de « Good Inside » où la voix fantomatique de Maria Tadic est noyée sous des tonnes de reverb.
Entrecoupés de courts intermèdes on ne peut plus expérimentaux mais toujours aussi 90’s dans la matière (« Now Let’s Go To Sleep », « Moonglue » ainsi que la remarquable mais courte « Never »), Kidbug compte des moments moins harmonieux que chez Eerie Wanda comme le prouve notamment le mur du son de « Woozy » où Adam Harding est au centre de l’attention et n’hésite pas à partager la vedette avec Maria Tadic sur « Theme From Kidbug ». Après une ribambelle de morceaux électriques que sont « Together » et « Stay » où un peu d’électronique s’invite, le calme surgit enfin sur la sublime ballade débranchée et aérienne qu’est « Yesterdays » où le duo Tadic/Harding fait des merveilles émotionnellement parlant.
Après une conclusion bien explosive faussement nommée « Dreamy » conviant Dale Crover des Melvins, Kidbug est une sacrée bonne surprise indie rock. Non seulement cela a permis à Eerie Wanda de sortir de sa zone de confort mais sait élargir son champ de visions sans pour autant mettre de côté son aspect émotionnel et touchant qui a fait sa réputation.
Note: 8.5/10