OTTO – Clam Day

Le label britannique PLZ Make It Ruin continue de faire des siennes cette année. En cette rentrée morose, il décide de mettre en avant une nouveauté des plus étranges mais des plus attachantes répondant au nom d’OTTO. Ce projet nous vient tout droit de Brooklyn et remet au goût l’electronica expérimentale des années 2000 avec un premier disque fortement remarquable du nom de Clam Day.

Derrière OTTO se cache un drôle de musicien nommé Otto Benson qui possède un amour fou pour le catalogue Warp ainsi que la bedroom-pop expérimentale actuelle. Et cela se ressent à travers des titres électroniques aussi bien délurés qu’incisifs tels que « Sprained My Ankle In Gristedes Juice », « Rain Jacket and Shorts » et « Breathing Food » où les influences IDM sont clairement dessinées entre beats décapants et mélodies aussi bien joueuses que rêveuses. Toutes les fantaisies du musicien de Brooklyn sont parfaitement exprimées.

On appréciera également des titres où les interprétations (ceux de Max B et de Ronnie P) sont pour les moins camouflées au profit des productions aussi bien étranges qu’insouciantes comme « Crystal Food » rappelant la grande folie d’Animal Collective ou bien encore l’entraînant et faussement naïf « Dairy Adventure » et « Spirit Theme ». Et lorsque l’on arrive à déceler les textes, il est clair qu’il ne faut pas du tout prendre OTTO au sérieux notamment sur « Wash Your Hands » où il indique de se laver les mains après qu’on ait pissé sur lui (en ces circonstances socio-sanitaires, le message passe bien mieux) ou sur « Kwop Kwop Theme » où il imagine composer de la musique pour ses héros imaginaires.

Quoi qu’il en soit, ce Clam Day est un sacré disque bien aventureux entre fantaisies IDM complètement foutraques avec « Valentino Couture Crusty Crayon » aux guitares jangly avant que des gros synthés venus de nulle part et de grosses distorsions noisy perturbent l’harmonie tandis que le tempo ralentit au fur et à mesure ou d’autres plus minimalistes avec « Microplastics In My Bloodstream » aux relents deep-house synthétique. OTTO sort de l’ordinaire avec ce premier disque aussi bien fun qu’attachant.

Note: 9/10