Ah là là, on s’était pris une incroyable claque en compagnie de Mint Field quelques années auparavant. Le groupe originaire de Tijuana n’avait laissé personne indifférent avec leur premier disque du nom de Pasar de Las Luces (chroniqué ici) qui fut considéré comme étant un chef-d’œuvre instantané sur nos colonnes. Les voici de retour avec leur second disque nommé Sentimiento Mundial.
Mint Field a beau changé de cadre de vie (le groupe réside à Mexico City) et de line-up (on retrouve désormais Sebastian Neyra à la basse et Callum Brown à la batterie) mais certainement pas de décor musical, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Leur mélange de shoegaze fuzzy, de krautrock psychédélique et de douceur dream-pop continue de nous ensorceler comme bon leur semble avec « Natural » aussi bien rêveur qu’orageux ainsi qu’avec « Delicadeza » avec un subtil hommage à Ennio Morricone pour l’ambiance et « Aterrizar ».
Une fois de plus, la voix d’Estrella del Sol rappelant celle de la regrettée Trish Keenan sur des influences plus que vastes. Que ce soit sur des sonorités ambient de « Le hable a la ola del mar » aux guitares acoustiques hypnotiques ou dignes de The Horrors des débuts avec « Contingencia » et grungy de « Nadie te esta persiguiendo » soufflant le chaud et le froid, le groupe mexicain n’enlève jamais son soupçon de mystère qui leur va à ravir une seconde fois. Cette ambiance éthérée et tempêtueuse reste persistante tout au long avec les allures dignes de Spacemen 3 sur les influences proto-punk quelque peu noisy de « No te caigas » et sur la conclusion hallucinée nommée « Presente ». Une autre preuve que Mint Field reste attachant avec leur univers qui dessine des paysages troublés et psychédéliques avec ce Sentimiento Mundial des plus réussis.
Note: 9/10