Pour ceux qui sont censés le savoir, nous suivions de très près la carrière de Wendy Eisenberg. Son nom ne vous dit certainement pas grand chose mais elle dégage quelque chose d’assez original dans sa musique, comme l’attestait son album Auto paru l’automne dernier. Quelques mois plus tard, elle revient avec son groupe Editrix et sous un nouveau registre qui est présenté sur leur premier album nommé Tell Me I’m Bad.
Avec l’aide de Steve Cameron à la basse et de Josh Daniel à la batterie, la chanteuse et guitariste d’Easthampton s’éloigne volontairement de l’indie folk pour aller chercher vers le math-rock et l’indie rock DIY arty. Résultat des courses, Editrix nous en met plein les oreilles avec des compositions incisives et féroces telles que le morceau-titre introductif plantant le décor mais également « Torture », « Bad Breath » et autres « The Sound » volontairement courts mais efficaces sur tous les points.
Les prouesses guitaristiques de Wendy Eisenberg qui sont exprimées sur des titres costauds à l’image de « Anna K » et de « Chelsea » tandis que la section rythmique complètement maniaque l’accompagne avec brio. Tell Me I’m Bad nous offre des moments détonnants aussi bien post-hardcore (« She Wants To Go And Party ») que prog (« The History of Dance », « Chillwave ») mais n’hésite pas à attirer l’attention au niveau des textes surtout sur « Instant » qui traite sans ménagement de la culture du viol tristement banalisé. Une preuve qu’Editrix nous met sens dessus dessous avec un premier disque pêchu et addictif dont on réclame une autre dose.
Note: 8.5/10