A ce stade, il n’y a plus besoin de remettre en question la longévité de The Telescopes. Actifs depuis 1987, le mythique groupe de noise-rock/space-rock psychédélique britannique a traversé ces dernières décennies à coup de disques mémorables et d’un univers qui aura influencé bon nombre de groupes innombrables. Rien ne semble les arrêter… Jusqu’à cette date fatidique du 17 décembre 2020. Date à laquelle le groupe aura perdu un des leurs qui est le guitariste David Fitzgerald. Cela n’empêche pas pour le groupe d’avancer tout en honorant sa mémoire sur leur nouvel album nommé Songs of Love and Revolution.
Voici venir neuf nouveaux titres où l’on retrouve tout le condensé de The Telescopes qui reste toujours aussi marquant et impalpable. Nous voilà dans des terrains connus avec « This Is Not A Dream » qui porte bien son nom avec son crescendo des plus noisy tout comme « Strange Waves » qui reprennent là où ils se sont arrêtés avec Exploding Head Syndrome en 2019. Le groupe anglais se veut décidément noir et inquiétant avec des alliances garage-rock psychédélique frôlant parfois le shoegaze avec « Mesmerized », « Come Bring Your Love » et « You Set My Soul » qui a de quoi rappeler la grâce inquiétante des Velvet Underground.
En fin de compte, Songs of Love and Revolution est remarquable pour sa noirceur infinie notamment sur des compositions telles que « You’re Never Alone With Despair » et « We See Magic and We Are Neutral, Unnecessary » où les riffs grondent et la section rythmique s’agitent comme jamais auparavant. Même si un brin de nouveauté serait le bienvenu sur ce nouvel album noisy et torturé, The Telescopes ménagent de faire briller leur défunt camarade disparu bien trop tôt dont ses prouesses n’auront pas laissé une ride et ce jusqu’au dernier morceau intitulé « Haul Away The Anchor » qui se clôture sur les bruits de mer en guise de libération.
Note: 7/10