Tindersticks – Distractions

A la fin de l’année 2019, Tindersticks était sorti de nouveau des sentiers battus avec leur magnifique album No Treasure But Hope (chroniqué ici). Suite à cela, la bande à Stuart Staples était sur le point de défendre ce chef-d’œuvre sur scène mais était contraint d’écourter leur tournée en raison de la foutue pandémie du COVID-19 les forçant à annuler le reste de leur tournée. Mais ils ne sont pas restés les bras croisés pour autant car les voici de retour avec leur successeur un an et demi plus tard avec Distractions.

Une fois n’est pas coutume, Tindersticks sort la grande artillerie musicale. Distractions débute de la plus belle des manières avec une introduction de 11 minutes nommée « Man Alone (Can’t Stand The Fadin’) » où les sonorités électroniques s’invitent dans cette ambiance musicale cinématographique et chamanique pour une entrée en matière des plus originales. Très vite, le groupe de Nottingham nous prend à contresens avec ‘I Imagine You » des plus contemplatifs où Stuart Staples alterne chant et chuchotement de façon fluide et la reprise de Neil Young de « A Man Needs A Maid » en duo avec Gina Forster en version soul minimaliste et lynchienne.

Ces sept compositions (oui, sept) montreront l’occasion que Tindersticks n’a pas perdu une once d’inspiration depuis leur magistral prédécesseur. On en veut pour preuve les ascensions soul-jazz très 70’s de « Lady With The Braid » qui est une reprise de Dory Previn et la reprise groovy de Television Personalities de « You’ll Have To Scream Louder » montrant qu’ils savent réarranger des standards d’une très belle manière. Très vite, la douce mélancolie reprendra du terrain avec le bouleversant « Tue-moi » interprété en français et qui fera écho aux tristes attentats du 13 novembre et au meurtre de George Floyd ainsi qu’avec « The Bough Bends » qui s’étire sur neuf longues minutes avec une intro aux sonorités asiatiques avant de prendre de l’élan de façon poétique. C’est ce qui fera de ce Distractions un disque maîtrisé grace aux envolées lyriques qui auront de quoi nous faire verser une larmichette.

Note: 9/10