Qui peut s’asseoir à la table d’Ariane Moffatt et de se vanter d’avoir une carrière aussi fleurissante qu’elle sur la scène musicale québécoise ? Pas grand monde, c’est sûr. Quoi qu’il en soit, la musicienne n’a rien à envier de sa discographie quasi sans fautes et s’autorise à éveiller nos sens, comme sur son nouvel album nommé Incarnat qui était au départ pensé comme une relecture de ses compositions au piano.
Ici, Ariane Moffatt ira prendre la route des compositions intimistes et poignantes avec un « Beauté » qui porte bien son nom et qui plante le décor. Majoritairement composé au piano, ce nouvel album de la musicienne ira ouvrir sa boîte à souvenirs personnelle afin de cicatriser sa peine la plus profonde notamment sur les bouleversants et épurés « Décalage » ou encore « Espoir » et « Phèdre en foret ».
Passé l’instrumental vaporeux « Little Bluff Beach », Ariane Moffatt poursuit son introspection avec « Jamais trop tard » en compagnie de Lou Douillon qui possède un clin d’œil à « Everybody’s Got To Learn Sometime » de James Warren. Incarnat saura nous envoûter à travers des titres cristallins tels que « Distance », « La Classe » ainsi que le dernier morceau « Nature » avec son motto qui rentre facilement dans la tête: « Ma nature reprendra ses droits » repris en chœurs inlassablement jusqu’à la fin. Le côté intimiste et épuré lui va comme un gant et lui permettra d’augmenter son capital sympathie.
Note: 8/10