En 2014, Porter Robinson a fait une entrée pour la moins remarquable avec son premier album du nom de Worlds. Le producteur electronica venu d’Atlanta a su s’imposer avec son mélange d’EDM et de synthpop bien singulier avant de disparaître gentiment de la circulation… pour mieux revenir en force avec son successeur nommé Nurture.
Voici venir quatorze nouveaux titres où Porter Robinson compte passer à l’étape supérieure. Après avoir vécu une traversée du désert durant ces années d’absence qui auront affecté son mental, Nurture ira montrer le producteur sous un nouveau jour qui est en quête de paix intérieure. C’est en alliant la puissance de la synthpop et l’élégance des sonorités ambient notamment sur « Lifelike » ou encore « Look At The Sky » qui suit et « Wind Tempos » qu’il semble renaître de ses cendres avec son interprétation mutante mais forte en émotions.
Pour moderniser sa musique, Porter Robinson a du passer un coup de fil à la crew PC Music (A.G. Cook, 100 gecs et compagnie) ou à la regrettée SOPHIE (le fait que j’écrive « regrettée » pique toujours autant d’ailleurs tellement j’ai encore du mal à y croire à sa disparition). Ces influences sont notables sur les productions instrumentales plus métalliques et hyperactives comme « do-re-mi-fa-sol-la-ti-do » lorgnant vers la jungle ou « dullscythe » allant vers le glitchcore avant de s’immiscer vers des ambiances plus éthérées et vrais que nature. Et c’est un peu la dichotomie de Nurture où Porter Robinson semble revivre avec des morceaux plus vivifiants tels que « Musician » avec son sample du fameux « Think » de Lyn Collins ou encore « Mother », « Sweet Time » et « Mirror » aux influences quelque peu kaytranadiennes.
Ce second disque est riche en sonorités en tous genres où Porter Robinson ira aussi bien s’ouvrir aux sonorités hyperpop qu’indie folk avec la ballade reposante et surprenante « Blossom ». On appréciera également la collaboration avec un autre poids lourd de son époque Totally Enormous Extinct Dinosaurs sur « Unfold » qui se rajoute à ce patchwork musical bien audacieux sur ce second disque montrant Porter Robinson tel un phénix de l’electronica.
Note: 8/10