À défaut de ne pas avoir un premier album de boygenius (parce qu’honnêtement, je suis pas sûr que ça se fera un jour), un autre supergroupe aura retenu notre attention. Il s’agit de Bachelor. Non pas le télécrochet mais du duo qui est composé de deux actes indie rock féminins dont j’ai parlé de long en large ici: Ellen Kempner alias Palehound et Melina Duarte alias Jay Som. À elles deux, elles feront parler leurs talents respectifs sur ce premier disque intitulé Doomin’ Sun.
Entre le côté terre-à-terre d’Ellen Kempner et l’aspect aventureux et doux-amer de Melina Duarte, il n’y a qu’un pas. Et pourtant, Bachelor a décidé de prêter main forte afin de donner naissance à une odyssée musicale cinématographique et psychédélique qui débute avec un « Back Of My Hand » où les synthés distordus et les fuzz arrivent tout de même faire corps à corps avec le tandem vocal dont tout oppose. Doomin Sun est paré pour être un sacré périple.
On arrivera à saisir la vulnérabilité dans la voix d’Ellen Kempner et l’inventivité musicale venue d’ailleurs de Melina Duarte à travers ce disque célébrant l’amour, l’amitié et l’identité queer notamment sur le fantomatique « Sand Angel » mais également sur le mur du son luxuriant « Spin Out » et le plus dépouillé « Went Out Without You ».
Faisant le grand écart entre Mazzy Star et Pixies en passant par Yo La Tengo au niveau des arrangements denses, Bachelor saura nous en faire voir de toutes les couleurs sur « Stay In The Car » qui est riche en tension sexuelle (« Plastic bags digging into her wrists, blood stuck in her fingertips », chantent-elles) ou bien encore sur « Sick of Spiraling » qui rappelle une version psychédélique de Palehound et sur le cinématographique et symphonique « Aurora ». Après avoir délivré leur savoir-faire en duo tant elles réussissent à parler de leurs insécurités, leurs intimités mais aussi leurs charmes respectifs vient débarquer la conclusion confirmant leur alchimie totalement louable. Le duo Kempner/Duarte est sûrement une des meilleures choses qui soit arrivé dans le monde de l’indie rock américain de cette année… à moins ce que Boygenius décide de se manifester ou qu’un autre supergroupe de cet acabit ne débarque par surprise, bien sûr.
Note: 8.5/10