Lucy Dacus – Home Video

Depuis la parution de son titre « I Don’t Wanna Be Fun Anymore », on suit la trajectoire glorieuse de Lucy Dacus avec grande attention. En l’espace de deux albums, l’auteure-compositrice-interprète et musicienne américaine à la plume affûtée n’est plus à présenter tant son CV parle d’elle-même. Quatre ans après son Historian mémorable (chroniqué ici), elle fait donc son grand retour avec Home Video.

Ici, Lucy Dacus ira sortir les souvenirs de son enfance pour la moins mouvementée afin de cicatriser les douleurs du passé. Elle ouvre grand son journal intime dès le premier morceau qui se nomme « Hot & Heavy » où on la retrouve sur des terres connus entre indie folk et heartland rock qui sont sa marque de fabrique avec des textes personnels faisant mouche (« You used to be so sweet, now you’re a firecracker on a crowded street », chante-t-elle).

Home Video est une collection de vignettes personnelles de Lucy Dacus qui a grandi dans un foyer religieux où ses rêves et espoirs d’antan partaient en fumée. On se laisse guider par la grâce des compositions telles que « Christine » parlant de relations toxiques sentant le vécu (« If you get married, I’d object/Throw my shoe at the altar and lose your respect ») mais également « First Time » et le plus électrique « VBS » où elle nous raconte son premier petit ami qu’elle a rencontré lors du Vacation Bible School (« Sedentary secrets, like peach pits in your gut […] Locked away in jam jars in the cellar of your heart »).

Hormis quelques faux pas comme l’utilisation hasardeuse de l’Auto-Tune sur « Partner In Crime », de beaux moments sont à souligner sur ce Home Video montrant la qualité constante de son songwriting. En conviant ses gows sûres de Boygenius (la superstar et casseuse de guitares professionnelle Phoebe Bridgers et Julien Baker) sur « Going Going Gone » ou avec des moments de tendresse émouvante avec « Cartwheel », « Thumbs » ou bien même « Please Stay », Lucy Dacus atteint une fois de plus son sommet notamment avec « Triple Dog Dare » qui contient une montée en puissance parfaitement maîtrisée tant elle raconte une relation amoureuse peu prometteuse. C’est une autre preuve que la native de Virginia continue à nous impressionner avec sa discographie sans fautes même si on attend encore un premier disque de Boygenius. Oui, j’insiste et je fais mon chieur mais on le réclame tous en fait.

Note: 8.5/10