Il y a trois années de cela, deux titans de la scène indie américaine se réunissent pour former un superduo. Je parle d’Aaron Dessner de The National et de Justin Vernon de Bon Iver que je ne présente plus mais qui ont fait parler d’eux avec le projet Big Red Machine (chroniqué ici). Après un succès d’estime tant mérité, il est temps de mettre les bouchées doubles pour nos deux têtes pensantes avec l’arrivée de leur successeur nommé How Do You Think It’s Gonna Last ?.
À l’inverse du premier disque qui se rapprochait des expérimentations arty de 22, A Million, Big Red Machine revient définitivement à la source des deux hôtes: à savoir une indie folk baroque somptueuse. Cela s’entend à merveille sur ces quinze morceaux d’une durée d’une heure où la voix de Justin Vernon retrouve son naturel sur « Reese » ainsi que sur le somptueux « Hoping Then » tandis qu’Aaron Dessner nous envoûte avec « The Ghost Of Cincinnati » et son sublime hommage à son frère Bryce sur « Brycie ». Les deux unissent leurs forces le temps d’un duo qui est « Magnolia » où les arrangements respirent l’artisanat Dessner.
Ce qui fait la force de ce How Do You Think It’s Gonna Last ?, cela restera les collaborations prestigieuses. Big Red Machine ouvrira la porte à Anaïs Mitchell qui ouvre le bal avec « Latter Days » et le clôture avec « New Auburn » un peu comme une maîtresse de cérémonie au lieu du tandem Vernon/Dessner. D’ailleurs, on la retrouvera également aux côtés de Fleet Foxes pour l’élégant « Phoenix ». Donc oui, on a affaire à la crème de la crème car on retrouve Sharon Van Etten, Lisa Hannigan et Shara Nova sur « Hutch » ou encore leurs acolytes britanniques Ben Howard et This Is The Kit sur les atmosphères ouatées de « June’s A River ». Et oui, il y a Taylor Swift qui poursuit sa mue indie folk entamée l’année dernière à deux reprises sur « Birch » et « Renegade » qui jouent les prolongations de Folklore, qu’on le veuille ou non.
Quoi qu’il en soit, le second disque de How Do You Think It’s Gonna Last ? est un moment plus que plaisant. Les deux titans de l’indie rock américain se débarrassent de toutes artifices pour nous offrir un disque baroque et organique qui auront de quoi nous emmener loin et on pas envie que ce périple dure plus longtemps.
Note: 8/10