Pharaon de Winter – France Forêts

Six années se sont écoulées entre son premier disque et France Forêts. Pharaon de Winter a réussi à se faire une place sur la scène pop francophone aux côtés des talentueux O et Chevalrex qui sont également des collègues de label. Se baladant dans les recoins des faits divers les plus divers (on se souviendra de sa contribution sur le numéro hors-série du magazine Society consacré à Xavier-Dupont de Ligonnès), il est temps pour l’ancien membre de (Please) Don’t Blame Mexico de revenir à la musique. Et le voici de retour avec France Forêts dont la pochette est une représentation de Jean-Pierre Treibet, fameux homme des mois.

Car oui, à travers ces dix nouveaux titres, Pharaon de Winter concilie sa pop française savamment maîtrisée et faits divers glauques. France Forêts puisera son inspiration auprès d’Émile Louis mais aussi de Jean-Claude Romand et de Natascha Kampusch, comme l’atteste des titres aux arrangements peaufinés tels que les entraînants « L’Habitacle » mené au piano et qui ouvre le bal mais également « La vidéo » et « On parle de toi ». Les textes de notre hôte arrivent à nous faire glacer le sang avec cette métaphore du crime qui s’incruste dans notre quotidien.

France Forêts fait donc preuve d’imagination avec des morceaux aussi bien paisibles tels que « Jourdain » et « L’homme de la maison » que d’autres plus rythmés que sont « La place du chien » aux synthés guillerets et les cordes frémissantes de « L’Aventurière » au groove si irrésistible. Pharaon de Winter saura établir un lien entre seventies et indie rock pointu avec son savoir-faire indéniable notamment sur « Une statue pour Nigel ». Car quoi de mieux que d’opter pour le mélange des genres pour parler de crime parfait ?

Note: 8.5/10