Après avoir changé de nom, Proper a fait une entrée bien fracassante avec leur album nommé I Spent The Winter Writing Songs About Getting Better en 2019 (chroniqué ici). Le trio emo de Brooklyn n’a laissé personne indifférent avec leurs compositions accrocheuses et leur quotidien attachant que l’on suivait religieusement. Cette année, ils font leur retour avec leur successeur intitulé The Great American Novel.
Un des intérêts principaux de ce nouvel album est tout simplement dû au fait que Bartees Strange officie à la production. De ce fait, on avait hâte de savoir ce que les entités allaient nous réserver sur cet album. L’association fait mouche entre la plume introspective et écorchée vive d’Erik Garlington et la production emo bien brute de décoffrage, notamment sur les explosifs « Shuck & Jive », « Jean » et « Ganymede » où le trio de Brooklyn parle de leur malaise général en tant qu’afro-américains frappés qui voient leurs libertés restreintes au fur et à mesure.
C’est avec des titres percutants et salvateurs à l’image de « Gannymede », « In The Van Somewhere Outside Of Birmingham » ou bien encore de « The Routine » que Proper s’impose avec un son beaucoup plus furieux qu’auparavant. Leur rage et leur hargne se font ressentir sur ce The Great American Novel un brin conceptuel où l’on suit leurs péripéties intrigantes allant du mélancolique « Milk & Honey » au foutraque « Done Talking » où le trio montre leurs désillusions face à une Amérique qui se divise jour après jour. Pour ce second disque, ils enfoncent plus le clou avec l’aide de Bartees Strange qui leur est capital.
Note: 7.5/10