Je pense qu’on est tous d’accord pour dire qu’Everything Now était une erreur de parcours pour un groupe d’envergure qu’est Arcade Fire. J’avoue que dans ma chronique (à retrouver ici), j’ai été un peu moqueur et cynique qui jugeait hâtivement que le groupe que j’ai tant adoré et idolatré courir à sa perte face à cette œuvre bien pompeuse. Mais bon, je crois aux secondes chances et je ne suis pas si méchant que ça. Enfin. On parle quand même d’un groupe qui nous a offert masterclass sur masterclass entre 2004 et 2013. Mais alors en 2022, à quoi s’attendre à leur sixième album nommé WE ? Voici mon avis à chaud après plusieurs écoutes attentives.
Déjà, Arcade Fire revient aux bases de leur musique et c’est une bonne nouvelle. Le couple Butler/Chassagne chante de nouveau l’espoir face à un monde en détresse sur ces dix compositions renouant avec leur fusion entre folk, musique baroque et rock épique avec une petite touche 80’s peu déplaisante. Dès les premiers accords acoustiques de « Age Of Anxiety » intelligemment scié en deux parties, il ne fait aucun doute qu’Arcade Fire est bel et bien de retour avec cette musique épurée et glorieuse où Will Butler chante la lassitude et le désespoir d’un monde pris en cage. Car il faut prendre WE comme un disque divisé en deux parties: une première partie sentant le désespoir avec une atmosphère grave et pesante avec des compositions vibrantes telles que « End Of The Empire » qui est une odyssée musicale intense musant sur la chute de l’empire américain et qui fait écho à notre époque.
La seconde partie de WE est plus lumineuse où on retrouve Arcade Fire qui veut surmonter les adversités de la vie coûte que coûte. Cette première étape se nomme « The Lightning » où le couple Butler/Chassagne renaît de leurs cendres avec des rythmiques plus enlevées que l’on retrouve aussi sur « Unconditional » (la patte de Nigel Godrich y est sûrement pour quelque chose). D’ailleurs, le groupe a convié pas mal de personnalités à savoir Peter Gabriel himself qui pose quelques chœurs sur cette chanson tandis que Josh Tillman qui est crédité en faisant des respirations (ouais si tu veux…). Ceci dit, j’ai quand même un pincement au cœur car vous êtes censés savoir qu’il s’agit du dernier album avec le frère prodige Will Butler qui a quitté le navire après deux décennies de bons et loyaux services.
Toutefois, on arrive à retrouver la lumière après tant d’années d’épreuve avec la brillante conclusion éponyme aux allures folk qui possède plus des airs de rédemption par rapport au passé. Ceci dit, WE est un retour aux sources des plus réussis d’une des formations les plus légendaires de ces deux dernières décennies même si on atteint les mêmes sommets que Funeral ou encore The Suburbs. Quoi qu’il en soit, on retrouve un Arcade Fire glorieux et épuré comme on a tant aimé même si le départ de Will Butler me fera un peu peur pour l’avenir. J’espère sincèrement me tromper.
Note: 8/10