En l’espace de deux disques, Soccer Mommy est devenue la coqueluche indie rock américaine. Le projet mené par Sophie Allison a atteint des sommets avec l’incontournable Clean paru en 2018 et le plus ténébreux color theory paru deux ans plus tard lui ayant permis de s’imposer comme il se doit. Allons savoir ce qu’elle nous a réservé pour Sometimes Forever, son troisième album officiel à ce jour.
Pour celleux qui s’en souviennent, le moral n’était pas au bon fixe pour Soccer Mommy. Son album color theory en était la preuve tant elle faisait parler ses névroses et son anxiété qui l’ont empoisonné pendant un petit bout de temps. La suite, vous la connaissez: la pandémie a éclaté au moment de la sortie du disque et elle a dû annuler la tournée. C’est un coup de bol pour elle car elle a permis de se recentrer sur elle avant de revenir plus forte et plus lucide que jamais avec ce troisième disque produit par Oneohtrix Point Never.
Le choix peut paraître incongru quand on sait que le producteur est à mille lieues de l’univers de Soccer Mommy. Pourtant, sa patte se mélange parfaitement à la plume et aux compositions sentant bon les années 1990-2000 à mi-chemin entre shoegaze, teen-pop, dream-pop et indie rock sucré telles que « Bones » en guise d’introduction ou bien encore « Don’t Ask Me » où l’interprétation de la native de Nashville reluit. La paire Allison/Lopatin nous entraîne loin avec entre autres « Unholy Affliction » aussi bien abrasif qu’aérien rappelant les travaux de PJ Harvey et Steve Albini ou encore avec « Shotgun » (« Whenever you want me, I’ll be around/I’m a bullet in a shotgun waiting to sound », chante-t-elle).
Tour à tour psychédélique sur « Darkness Forever » et planant sur « Fire In The Driveway », Soccer Mommy chasse les vilains nuages avec une plume beaucoup plus acérée que jamais et ce jusqu’aux derniers morceaux somptueux que sont « Feel It All The Time » et « Still » aux allures très Dinosaur Jr. Sur Sometimes Forever, la native de Nashville rayonne plus que jamais et la production d’Oneohtrix Point Never met parfaitement en avant ses compositions à la fois rétro et modernes où les influences dignes de Liz Phair, Sheryl Crow ou encore Sleater-Kinney et My Bloody Valentine sont dignement distillées.
Note: 9/10