Il aura fallu deux disques pour qu’Unloved puisse s’élever de la masse. La formation londonienne menée par la voix hantée de Jade Vincent avait atteint les sommets avec l’album nommé Heartbreak paru en 2019 (chroniqué ici). Après trois années de silence radio, les voici de retour afin de nous jouer un mauvais tour avec leur successeur qui s’intitule The Pink Album.
Et pour ce grand retour, Unloved décide de voir les choses en grand en nous offrant un double-album pour plus de sensations. Et cette fois-ci, Jade Vincent, David Holmes et Keefus Ciancia s’attaquent aux années 1960 afin de nous offrir des compositions intenses et hallucinogènes à l’image du titre d’ouverture nommé « Rainbrose ». De quoi enchaîner avec des moments riches en sensations fortes tels que « Waiting For Tomorrow », « Girl Can’t Help It », « I Don’t Like You Anymore » et j’en passe.
Les étrangetés sonores bien complexes arrivent à se mêler à cette dose de théâtralité au niveau des arrangements tout comme l’interprétation hantée de Jade Vincent. Et c’est avec des pièces renversantes aussi bien épiques qu’intimistes comme « Mother’s Been A Bad Girl » ou bien encore « Boowaah » et autres « Sorry, Baby » qu’Unloved arrive à captiver son auditoire sans jamais l’ennuyer. Et d’ailleurs, le trio n’hésite pas à convier des têtes connues dans ce trip rétro et cinématographique avec entre autres Etienne Daho qui résonne sur « Love Experiment » ou bien même Jon Spencer sur « Call Me When You Have A Clue ». Mais le clou du spectacle restera Jarvis Cocker qui fait rayonner son flegme légendaire sur « Accountable » montrant une fois de plus sa versatilité.
Malgré quelques légers moments de longueur avec « Walk On, Yeah », « There’s No Way » ou encore avec « Thinkin’ About Her », Unloved nous offre un double-album absolument fantomatique et renversant. Le trio londonien enfonce le clou en rendant hommage à l’esthétique des années 1960 afin de plonger l’auditoire dans un univers aussi bien mystique qu’intrigant avec une originalité hors normes.
Note: 8/10