Personne n’était sorti indemne du choc Crack Cloud à l’été 2020. La formation art-punk nous en a mis plein les oreilles avec leur premier album nommé Pain Olympics (chroniqué ici). Leur univers musical foutraque ainsi que leur réputation scénique n’a laissé personne indifférent et c’est en ce sens qu’ils effectueront leur grand retour avec Tough Baby.
Maintenant qu’ils furent attendus au tournant, Zach Choy et sa bande repoussent les limites de leur créativité afin de mieux nous impressionner. Brouillant volontairement les pistes, Crack Cloud met les pieds dans le plat dès l’introduction nommée « Danny’s Message » à l’ambiance aussi bien calme qu’inquiétante digne d’un épisode de La Quatrième Dimension avant de nous entraîner dans un melting-pot dense et foutraque avec des titres inclassables tels que « Costly Engineered Illusion » à mi-chemin entre *rc*de F*re et David Byrne et les arrangements bien riches exprimées sur « Please Yourself » et le morceau-titre.
L’art-punk hybride grâce aux collages sonores bizarrement assumés continue de nous ensorceler. Crack Cloud s’amuse avec les sons et les genres, que ce soit sur des moments aussi bien bruyants qu’harmonieux avec « Virtuous Industry » qui flirte avec la synth wave gothique ou avec « Criminal » absolument grandiloquent allant de la coldwave au metal progressivement pendant six bonnes minutes intenses. La tension est à son paroxysme tout au long de Tough Baby et n’hésite pas non plus à aller lorgner vers le hip-hop synthétique et mutant sur « 115 At Night » et à montrer tout le côté expressif de leur musique avec « Afterthought (Sukhi’s Prayer) » conciliant le baroque et l’électronique de façon originale.
Si vous pensez avoir tout entendu avec Pain Olympics, Tough Baby vous mettra bouche bée à coup sur. Crack Cloud viendra mesurer toute l’expressivité et l’aspect hybride de leur musique absolument riche et multidimensionnelle.
Note: 8.5/10